La tortoche et le gibelot

Ça sert à rien d’se grouiller… Faut prendre un bon départ
Comme disait la tortoche au gibelot, l’air peinard.
« -Tiens ! J’te joue une tune que j’te gratte au poteau,
Malgré mes p’tits panards et toi tes grands pinceaux.
-T’es cinglée, qu’y lui fait, t’as une poussière dans l’œil…
Les 2 doigts dans l’tarin, j’gagnerais dans un fauteuil.
Tu s’rais même pas parti que j’s’rais déjà au bistro…
-Que dalle ! fait la tortoche. Tiens, j’te joue l’apéro. »
Et les paris s’engagent.
60 contre 1, voilà l’gage.
Le kangourou, qui s’marrait, dit : « c’est moi que j’fais l’starter ! ».
Y file sa pogne dans sa fouille, en sort son revolver
Et Pan ! les v’là partis.
Ou plutôt la tortoche, parce que l’gibelot, y’s’dit :
« -J’suis pas encore loquedu, y’a l’bourguignon qui tape, j’partirai à la fraîche
En mettant l’grand braquet… J’m’en vais griller une sèche. »
Y s’installe, fait son pieu, glisse sur la moleskine,
Pique un p’tit roupillon… et la tortoche , elle s’débine
Sans s’frapper, vers le but. Quand l’gibelot y s’réveille,
Y cavale sur la piste mais Adieu son oseille !
Pendant qu’y ronflinguait, la tortoche, sans forcer, arrive près du poteau, et l’bat d’une encolure.
« -Alors, p’tite tête d’anchois, qu’elle lui fait, tu gamberges ?
J’t’ai drôlement possédé malgré mes cinquante berges.
Et encore, t’es verni, t’as couru en maillot…
Rends-toi compte que Mézigue, j’ai ma piaule sur mon dos !»

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