Greta par delà les océans

Greta Thunberg vient de franchir les océans pour aller s'exprimer à New-York. Voyage marin au confort relatif, mais expérience que j'imagine inoubliable pour la jeune suédoise. Évidemment, cette visite déclanche une tempête de commentaires, souvent négatifs. Dans le lot, Maxime Bernier, raclure de la politique fédérale, la déclare mentalement instable. Bon évidemment, c'est à l'image du personnage, qui doit sans doute se juger mentalement stable, mais qui oublie des rapports secrets chez sa concubine. Désolé, mais marteler contre vents et marées le même discours basé sur les conclusions d'un organisme scientifique international (GIEC), je n'appelle pas ça être mentalement instable.

Critiquer Greta? D'accord, mais pourquoi? Enfin, pour autant que ce soit constructifs, contrairement à ce que j'ai pu entendre jusqu'alors.

Que lui reproche-t-on d'ailleurs? D'être trop jeune? Tant mieux! C'est quand même sa génération qui va hériter des centrales nucléaires en fin de vie, des océans-poubelles aux continents de plastiques, des montagnes de déchets électroniques en Afrique, de villes mal conçues et d'un air irrespirable. Tout ça parce que notre génération a tellements d'objets chez soi qu'elle n'est même plus capable de les compter, qu'elle prend son F150 pour faire 2 KM et allume la clim dès qu'il fait plus de 22 degrés. D'être instrumentalisée? Certainement, mais tout autant que la noblesse (britannique en tête) ou la tonne de sportifs quasi-déïfiés dont la moindre insignifiance nous est relatée à longueur d'ondes. Relisez "Empire of Illusions" de Chris Hedges.

Finalement, je préfère de loin soutenir Greta que la conspuer. Parce que si elle peut mobiliser du monde de manière constructive, c'est toujours ça de gagné. Et puis, dans l'insousciance de sa jeunesse, elle a au moins de courage de faire ce que je n'ai pas fait.

Oh, bien sur, au Québec, ça ne représente que 2% des emmissions mondiales de GES. Toujours le même leitmotiv: les autres d'abord !

Ne lui reprocherait pas plutôt de nous rappeler que nous sommes dopés à la consommation? À l'épicerie on prend la boîte d'à côté parce qu'elle est 30 cents moins cher, sans chercher à comprendre pourquoi. On veut du confort, une maison plus grosse que le voisin, des REER performants, un gazon bien vert, des steaks AAA pour le barbecue stainless et des vacances dépaysantes à afficher sur Facebook. "J'ai payé, j'y ai droit!" Mais c'est à nos enfant qu'on refile la facture. C'est ça que Greta nous dit....

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